ILLUSIONS ET SOUS-ESTIMATION DU RÛLE DU SENTIMENT
DANS LA DÉMARCHE HISTORIENNE
Hubert Watelet
Univ. D'OTTAWA, CANADA
II s'agit d'un double héritage du XIXe siècle » que le XXe a accepté trop passivement.
Une première partie s'interroge sur l'ampleur des illusions que l'on a entretenues dans la pratique historienne occidentale eur la notion d'objectivité, du positivisme du début du siècle aux années 1960-1970. en gros. Si l'on glisse ensuite des illusions aux désillusions, c'est aussi le moment où se forme une nouvelle conception de l'objectivité qu'il convient de rappeler et qui intègre positivement le rôle du sentiment du chercheur
Partant de là, une seconde partie montre que l'on ne e^et pas seulement illusionné sur une qualité tant souhaitée traditionnellement de l'historien, niais aussi sur les fondements de la pratique de celui-ci. Car on a parallèlement fait silence sur le rôle moteur du sentiment dans notre démarche tout comme dans l'ensemble des démarches scientifiques, Dès lors le développement des pratiques historiennes senble ^voir témoigné simplement de nos efforts pour progresser vers plue de rigueur formelle, conformément a nos conceptions des sciences "dures". Et la subjectivité du chercheur apparut ipso facto signe de faiblesse, faiblesse propre aux sciences humaines et sociales, à des degrés divers» Et cela, sans parler des illusions que l'on a pu se faire eur les possibilités de rigueur et d'exactitude dans la conduite du travail expérimental lui-même.
Il convient donc de rectifier une certaine conception des démarches en sciences dites "durée" comme dans les nôtres, dane nos milieux de sciences humaines et sociales.
De ces réflexions émergent certes-certains noms, certains penseurs solides, niais dont l'influence eur les historiens n'a pas été à la mesure de la lucidité.
On pourrait présenter ceci comme contribution à un bilan
Historiographique, à une compréhension de la "crise" de l'histoire, ou á. une mise à jour de l'idée que nous faisons d'une "science".