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III Congreso Internacional Historia a Debate Santiago de Compostela

III Congreso Internacional Historia a Debate
Santiago de Compostela, 14-18 de julio de 2004


Reconstrucción del paradigma historiográfico


TEMA I

Hubert Watelet (Université d’Ottawa), Canada, Illusions de la modernité

les Lumières comme trahison trahie (Résumé.)

À partir d’Ed. Fueter (1911), de W. K. Ferguson (1947) ou plus récemment de J. Heers (1977), on peut rappeler que les Lumières, en reléguant le Moyen Âge dans les temps obscurs comme elles l’ont fait, ont trahi globalement cette période dont le nom, peu satisfaisant, date surtout du XVIIe siècle.

Certes il y eut ce que Ferguson a appelé « La révolte des médiévistes » on est loin aujourd’hui de ce discrédit. N’empêche que depuis les Lumières, nous continuons à employer trop de termes de base, comme religion ou féodalité, avec un sens qui date souvent de cette époque, alors qu’ils n’ existaient pas ou n’avaient pas le même sens au Moyen Âge. Si bien que des médiévistes comme J. Le Goff, A. Guerreau, J. Baschet et d’autres, travaillent encore à nous faire revisiter certains aspects essentiels du Moyen Âge ou même ce qu’il fut, en ce XXIe siècle.

On complétera cette partie en soulignant que la répression de la sorcellerie, si on la considère dans la durée des représentations des

croyances populaires chez les élites ­ des « superstitions » aux hérésies en bref ­ , depuis le haut Moyen Âge jusqu’aux environs de 1700, ne se situerait pas du tout sur une courbe qui s’élèverait des temps obscurs vers les Lumières. On ne semble pas l’avoir suffisamment remarqué et, du point de vue du regard que le XVIIIe siècle portait sur le Moyen Âge, ce n’est pas sans intérêt.

Mais à l’inverse, plusieurs auteurs s’inquiètent aujourd’hui de ce que J.-Cl. Guillebaud n’hésite pas à qualifier de « trahison des Lumières ». En

effet, bien des aspects des messages d’espoir, d’ouverture aux autres ou de capacité d’autocritique qui s’exprimaient au temps des Lumières ont été suivis de pratiques bien différentes. Citons rapidement l’essor d’un individualisme extrême ­ et pas seulement masculin, ce qui est nouveauté égalitaire ­ , ou le primat grandissant de l’argent et de la raison instrumentale; sans oublier les excès, les travers du colonialisme, des formes d’impérialisme, du recours à des solutions militaires de tout genre à l’égard du « Sud », etc. D’une façon générale, il est clair que nous nous sommes fort éloignés des projets des Lumières. C’est bien le sens d’un titre comme celui de Guillebaud.

Quelques titres

Baschet, J., La civilisation féodale, Paris, Aubier, 2004

Delumeau, J., La peur en Occident, Paris, Fayard, 1978

Guerreau, A., L’avenir d’un passé incertain, quelle histoire du Moyen Âge au XXIe siècle ? Paris, Seuil, 2001

Guillebaud, J.-Cl., La trahison des Lumières, Paris, Seuil, 1995

Le Goff, J., À la recherche du Moyen Âge, Paris, Audibert, 2003

Osterero, M., et al., L’imaginaire du sabbat, Lausanne, Cahiers lausannois d ’histoire médiévale, 1999

Todorov, T., Nous et les autres. La réflexion française sur la diversité humaine, Paris, Seuil, 1989




















 

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