Sesión del 17 de enero de 2000

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Chiapas y la Globalización

Algunos de los principales rasgos de la reorganización de la economía mundial de las dos últimas décadas han sido la creciente globalización de los mercados, particularmente el financiero, ya que no se puede decir lo mismo de los mercados de bienes y servicios y el de trabajo, así como el fortalecimiento de tres grandes bloques comerciales y el derrumbe del bloque soviético.

Todos estos cambios que se van produciendo en la economía mundial tienen como telón de fondo el auge que, desde el punto de vista teórico y su instrumentación práctica, cobra el neoliberalismo a principios de los ochenta, lo que ha dado lugar a que a menudo se confunda globalización con neoliberalismo y se vean como fenómenos idénticos. Sin embargo, considero que la globalización es un proceso de carácter histórico y ha sido posible gracias a los importantes avances de la tercera revolución científico-técnica, mientras que el neoliberalismo es una política económica, una ideología que se disfraza de no ideología, de carácter transitoria y reversible. La globalización combinada con la aplicación de políticas neoliberales ha traido como consecuencia una mayor profundización de la marginación y la exclusión, incluso se puede apreciar que los propios países del llamado primer mundo comienzan a tener dentro su propio tercer mundo y el paro se ha convertido en un fenómeno permanente. La globalización ha hecho posible que por primera vez el proceso de globalización se descentralice al máximo, mientras que la dirección del proceso y la acumulación del capital continuan centralizados, situación por la cual se han visto afectados los estados nacionales y también podemos decir que los organismos creados en Bretton Woods han sido rebasados y necesitan readecuarse a las nuevas circunstancias.

La globalización de la economía acompañada de la aplicación de políticas neoliberales ha sido letal para el tercer mundo ya que practicamente se puede hablar de dos décadas perdidas y ha profundizado también la polarización entre regiones y sectores de un mismo país. El caso que nos ocupa, Chiapas se puede decir que estamos ante una región perdedora neta del proceso de globalización y de la aplicación de políticas de corte neoliberal, lo que se puede apreciar a partir de dos indicadores básicos que comienzan a caer de forma sistemática desde 1980, como son el Producto Interno Bruto per cápita y el Índice de Desarrollo Humano.

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Seminario: «Chiapas, globalización y Ciencias Sociales»
Informa: Jorge López ARÉVALO (Universidad Autónoma de Chiapas)

Sesión del 16 de marzo de 2000

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Esta comunicación se propone dar cuenta de la dimensión pedagógica que atraviesa el proceso de investigación realizado con estudiantes de Ciencias Sociales durante los últimos 15 años en la Universidad Nacional de Rosario, Argentina. Se explicitarán las diferentes estrategias que facilitan el abordaje de las distintas instancias en la construcción del objeto de conocimiento.

Las mismas pueden sintetizarse de la siguiente manera:

a) primera instancia de objetivación: problematización del «quien soy».

b) segunda instancia de objetivación: la aparición del conflicto; «quien soy yo – quien es el otro».

c) tercera instancia de objetivación: la relación tensional entre la particularidad y la totalidad. ¿Irrupción del contexto?

d) cuarta instancia de objetivación: mi historia… ¿la historia del otro?.

La sistematización lógica-dialéctica como articuladora del permanente punto de llegada / punto de partida. El proceso metodológico subjetivación / objetivación / subjetivación.

*Lic. Silvia Cristina Bianchi, UNR, Argentina.

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Seminario: «El sujeto de Ciencias Sociales: el proceso de objetivación»
Informa: Silvia BIANCHI (Universidad de Rosario, Argentina)

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En profitant l’invitation personnelle à Louvain du professeur Paul Servais au coordinateur de L’Histoire en débat, notre séminaire voyage, par première fois en six ans, en dehors de Compostelle pour tenter une expérience de collaboration avec le séminaire Methodos du Département d’histoire de l’ULN.

SÉMINAIRES PRÉSENCIELS

Jeudi, 30 mars

Lieu: Département d’histoire de l’Université Louvain-la-Neuve (Belgique)
Heure: de 16 à 18 heures
Exposé: «Interdisciplinarité, histoire, historiographie»
Rapporteur: Carlos Barros (Université de Saint-Jacques de Compostelle)

Vendredi, 31 mars

Lieu: Département d’histoire de l’Université Louvain-la-Neuve (Belgique)
Heure: de 9 à 13 heures.
Exposé: «L’écriture de l’histoire est-elle finie?»
Rapporteur: Carlos Barros (Université de Saint-Jacques de Compostelle)
Commentateurs: trois invités du Département d’histoire

SÉMINAIRE ON LINE

Comme d’habitude les membres de la liste, et les visiteurs de la Web, peuvent poser de questions sur les thèmes et les résumés qui seront diffusés sur Internet de la part des collègues belges et du professeur Carlos Barros, qui répondra à son retour de Belgique.

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Sesión del 30 de marzo de 2000

INTERDISCIPLINARITÉ, HISTOIRE, HISTORIOGRAPHIE

La relation entre l’histoire et les restantes sciences sociales a une histoire qu’il faut tenir en compte si nous voulons continuer à parler, et à pratiquer, de l’interdisciplinarité.

Pouvons-nous expliquer le renouvellement historiographique du XX siècle sans l’alliance avec les sciences sociales émergentes? Bien sur que non.

Concrètement, le rôle des Annales dans la révolution paradigmatique de la nouvelle histoire doit tout aux relations créatives avec la géographie, l’économie, la sociologie, la psychologie…

Cependant, dans les années 80 l’histoire renouvelée se fragmente, et la collaboration avec les sciences sociales va en faveur de cet émiettement.

Depuis une décennie la faiblesse de l’histoire, à cause de la crise de paradigmes, favorise tant l’occupation de son espace par disciplines plus fortes comme la réaction actuelle du «tournant positiviste», aussi présent dans certains héritiers institutionnels des Annales.

La continuité nécessaire de l’effort interdisciplinaire et rénovateur des historiens pour éviter la dite fuite en arrière, et pour récupérer le rôle de l’histoire dans le système scientifique et dans la société civil, passe, a mon avis, par faire: 1) échanges plus égalitaires avec les sciences sociales; 2) plus de collaboration entre les mêmes disciplines historiques; 3) nouvelles alliances avec les sciences humaines ou humanités, tout d’abord avec la littérature; 4) dialogue aussi avec les sciences de la nature pour mettre à jour notre concept de science et d’histoire de la science, ces deux concepts encore tributaire du XIX siècle.

Carlos Barros
Université de Saint-Jacques de Compostelle

Seminario: «Interdisciplinarité, histoire, historiographie»
Informa: Carlos Barros (Université de Saint-Jacques de Compostelle)

Sesión del 31 de marzo de 2000

Seminario: «L’écriture de l’histoire est-elle finie?»

Réflexion départementale sur l’écriture de l’histoire. Louvain-la-Neuve, 21 janvier 2000.
Préparation de la journée de réflexion du 31 mars 2000.

INTERROGATIONS SUR L’ACTE D’ECRITURE DE L’HISTOIRE
Synthèse des questions des participants

Le rêve positiviste d’appréhender le passé tel qu’il fut et de le reconstituer de façon objective par l’écriture ne serait-il qu’un » mythe «, entendu au sens pauvre de croyance erronée. Pour M. de Certeau, » l’historiographie (c’est-à-dire «histoire» et «écriture») porte inscrit dans son nom propre le paradoxe – et quasi l’oxymoron – de la mise en relation de deux termes antinomiques : le réel et le discours » .
Établi grâce aux suggestions de membres du Département d’histoire, le présent document n’affirme rien, il tente d’ouvrir un éventail de questions . Il déborde l’écriture au sens strict (acte d’écrire, transfert sur un support physique, manière d’écrire), qui serait l’ultime étape du discours historique. Ce document se situe à la fois en amont et en aval, dans une perspective plus globale (décision d’écrire, choix du contenu à écrire, expression de ce contenu, communication de ce produit écrit à un public, relations avec le récepteur, influences des facteurs en amont et en aval sur l’écriture).
Les interrogations des » écrivains » d’histoire pourraient s’articuler en deux volets : la thèse de l’écriture impossible (point A) ; l’hypothèse de l’écriture malgré tout, qui est le donné concret, le vécu quotidien des historiens de métier (point B).

A. LA THESE DE L’ECRITURE IMPOSSIBLE
Peut-on prétendre exprimer par l’écrit » la » vérité concernant les façons dont les événements furent vécus par les hommes du passé ?
La vérité des troupes conquérantes n’est pas identique à celle des peuples soumis, même si un accord se fait sur l’écriture d’une chronologie. Il faut souligner la dimension mythique de cette impossible rencontre entre deux libertés : celle vivante de l’historien poursuivant ses propres fantasmes, celle morte et insondable de son interlocuteur du passé. Cette rencontre ne peut prendre corps que dans les incertitudes des approches analogiques.
– S’intéressant à des êtres humains disparus, multiples et doués jadis d’autonomie créatrice, l’histoire est appelée à découvrir des vérités à leur image, c’est-à-dire multiples, aussi peu cohérentes parfois que ne l’étaient les comportements.
– Aucune connaissance scientifique n’est immédiate, elle passe nécessairement par nos catégories mentales, par notre vécu, par nos expériences, par nos affinités, par notre imaginaire et par une expression qui fige.
Toute pensée est artisanale, expérimentale, même la pensée à l’œuvre dans les sciences dites » dures «, qui intègrent leurs acquis dans des modèles explicatifs, constructions utiles en leurs temps, qui devraient être éphémères, mais qui pétrifient souvent une intuition dans une construction graphique ou des formules verbales.
– La connaissance du passé et l’écriture de l’histoire passent par l’interprétation et la subjectivité de l’historien lui-même. Le choix d’un secteur à explorer dépend des affinités ou des fantasmes du chercheur. Par ailleurs, un phénomène peut être abordé sous des angles multiples ; le point de vue même auquel l’historien se place n’est pas innocent. Quant à la synthèse aboutissant à l’écriture, elle est une sélection parmi les éléments recueillis et un assemblage d’un certain nombre d’entre eux qui contribueront à donner sens au tableau. Dans l’acte même d’écrire, histoire et historien sont inextricablement unis.
On peut se demander avec M. Blondel si l’homme peut rien découvrir qu’il n’ait désiré trouver. Pour P. Ricœur, l’histoire peut être considérée comme » avènement » d’un sens. La dimension mythique est partie prenante dans ces tentatives d’accéder à la signification du présent en s’interrogeant sur le passé. Cette démarche est tributaire des mythes qui parcourent les sociétés actuelles, alimentent leur imaginaire, donnent consistance aux recherches de sens qui les travaillent. Le mythe n’est pas à l’intérieur même de nos esprits et de notre connaissance, il conditionne notre pensée, notre écriture, notre façon d’appréhender le monde.
Pour tenter de mesurer la dimension mythique de l’acte même d’écrire l’histoire, il serait utile de raisonner à partir de cas manifestant la succession des modèles chez les historiens savants ou des relectures successives d’événements (la Révolution) ou de grandes périodes de l’histoire (l’antiquité ou le moyen âge) en liaison avec les idéologies et les fantasmes individuels.
Est-ce au nom de cette thèse de l’impossibilité que certains refusent d’écrire ou de livrer leurs écrits au public ? Quelles sont les autres raisons qui justifient certains refus de publier (peur de la réception, raisons éthiques, peur de divulguer des choses qui ne devraient pas l’être) ?

B. L’HYPOTHESE DE L’ECRITURE MALGRE TOUT
Les doutes sur la possibilité de la rencontre avec les hommes du passé et d’une reconstruction pertinente de cette rencontre par le biais de l’écriture n’empêchent pas les historiens (dont nous-mêmes) de se livrer quotidiennement à l’exercice. L’histoire est une pratique : tout autant que de la science, elle relève de la poétique (tecnh poihtikh).
Si, de toute façon, on est amené à écrire l’histoire malgré tout, la question préalable serait : est-il légitime, pertinent ou simplement utile de s’intéresser à cette problématique ?
1. Le schéma de la communication. – Écrire c’est communiquer, même si le public des destinataires est limité. Le schéma de la communication construit jadis par Lasswell nous aide à ordonner nos questions (Qui ? dit quoi ? à qui ? par quel canal ? dans quel but ? avec quels effets ? avec quel retour ? ).
– Qui ? Qui écrit l’histoire ? On l’a vu plus haut, l’écriture de l’histoire passe par l’interprétation et la subjectivité de l’historien lui-même (point A). De quelle manière les options prises par le sujet historien, soit dans l’acte même de reconstruire le passé, soit dans ses choix de vie, apparaissent-elles dans l’écriture de l’histoire ? L’historien se positionne-t-il ouvertement par rapport à son texte ?
Que dit l’historien de lui-même dans son texte ? Quelle image de lui-même veut-il construire et imposer par son écriture ?
Quels sont les rapports (entre eux et avec l’histoire) des différents types d’écrivains d’histoire : ceux qui sont payés par une institution pour le faire (les mandarins ?) ; ceux qui le font par passion et bénévolement, de surcroît (les historiens du dimanche ?) ; ceux qui cherchent à en faire un métier (historiens indépendants, en fait dépendants des bailleurs de fonds ?) ? Qu’en est-il des » nègres «, situés dans l’ombre d’un ténor ? Quels sont les rapports de propriété à l’œuvre produite dans le cas des mémoires de licence (promoteur et auteur) ?
– Dit quoi ? La connaissance du passé est évidemment l’objet du message. Comment prétendre dire des choses valables sur les hommes du passé ? Comment cette connaissance est-elle obtenue ? Nos possibilités d’alimentation de plus en plus abondantes vont-elles dévaloriser dans les faits le dépouillement patient et critique des sources ?
De quelle manière les diverses interventions qui ont conduit à la création du discours historique apparaissent-elles dans l’énoncé, le style ou la structure de ce discours ? Quel type d’histoire communique-t-on par quel type d’écriture ? Quelles sont les conditions dites scientifiques de l’écrit historique ? Comment l’historien sélectionne-t-il et organise-t-il les traces du passé. Cette sélection n’est-elle pas manipulation ?
– À qui ? À quel public s’adresse-t-on ? Les spécialistes ? Les juges officiels (promoteurs, jurys, autorités académiques) ? Le grand public ? La communauté enseignants-enseignés ? Les pouvoirs subsidiant la recherche (attribution éventuelle de points à tel ou tel type de produit) ? Le désir de montrer un produit fini et de le faire apprécier influe-t-il sur sa confection ? Quelle est la légitimité de la prise en considération du public dans le choix d’une forme de discours historique ?
L’inflation vertigineuse de la production diminue forcément le nombre de lecteurs de chaque écrit. L’historien-Narcisse en arrive-t-il à n’écrire que pour lui-même ? Pour lire dans la critique de deux ou trois spécialistes pointus l’admiration d’un petit cénacle de pairs ?
– Par quel canal ? L’histoire fut d’abord un récit. Le narratif se retrouve dans toutes les cultures humaines repérées (contes, mythes, textes fondateurs des religions).
Quel est le rapport entre récit d’histoire et fiction ? Paul Veyne : » La différence entre fiction et histoire est une matière de convention, celle entre leurs méthodes respectives une matière de degré «. Comme l’auteur de fiction, l’historien met en avant des personnages et des événements, choisit un agencement, puise dans l’outillage de la langue ce qui semble le plus adapté au sujet traité. Ce sont des considérations narratives qui président à l’élaboration d’un ouvrage historique. En français, c’est le même mot qui désigne les contes enfantins et l’histoire scientifique.
Le récit historien a évolué vers la monographie savante avec sa critique et son apparat. L’histoire s’est-elle constituée en genre littéraire ?
Dans ce genre, quel est le rôle de la note infrapaginale : indispensable dans les monographies ; ornement pour les initiés ; code pour rendre l’écrit acceptable pour les spécialistes ; repoussoir du grand public ? N’aboutit-on pas parfois à une perversion du système : les notes peuvent occuper plus de place que le texte et obliger à une double lecture ?
L’histoire passe aussi par le roman : roman de pure fiction, fantaisie dans un cadre ancien ; roman ambitionnant de restituer fidèlement une action dans son contexte historique, de rendre chair et vie aux personnages par le biais du récit.
L’écriture passe également par les livres pour le grand public ou les manuels scolaires, les outils pédagogiques divers. Depuis peu, elle passe par la bande dessinée, se grave sur des CD Rom ou entre dans les réseaux de communication (informations sur Internet ou débats).
L’historien a-t-il le choix d’opter pour l’un ou l’autre de ces genres littéraires ? Le choix d’un genre est-il lié au choix d’un public? Quelle relation unit le processus de construction du discours historien et son expression ? Les options quant aux sources étudiées, à la problématique et aux méthodes influencent-elles le choix d’un genre ou d’un style ? Réciproquement, le choix d’un genre influence-t-il la démarche historienne ?
Outre la question du genre littéraire, est ici posée la question du style. Comment écrire : relation sèche ; recherche de l’expression littéraire ? Est-il possible de penser en nuances lorsque l’expression est rude et le vocabulaire pauvre ? Comment fond et forme se contraignent-ils réciproquement ?
Matériellement, qui prend encore sa plume pour écrire ? L’écriture informatique avec sa gestuelle nouvelle, avec ses copier-coller, influe-t-elle sur l’expression ? Elle influence incontestablement l’édition (remise par les auteurs d’un texte camera ready ; inflation de la production). Demain, le livre sera-t-il encore le support privilégié de l’information historienne ?
– Dans quel but ? Pourquoi écrit-on l’histoire ? Pourquoi réactive-t-on la mémoire ? Apologie du prince, de l’État, de la religion dominante, d’un régime, d’un type de société. Faire progresser nos connaissances sur l’humanité ? Avec l’histoire critique, recherche du vrai, mais quel vrai ? L’écriture ne camoufle-t-elle pas les idéologies de l’auteur derrière une façade d’objectivité positiviste ? Faut-il chercher le vrai pour lui-même ou bien l’écrit historien doit-il servir de matériau de réflexion à l’homme vivant ?
On pressent ici l’enjeu du débat : à quoi » sert » l’histoire ? Quel intérêt peut avoir la société, qui paie actuellement la recherche historienne (universités, fonds de recherche, firmes), dans cette entreprise d’écriture de l’histoire ?
– Avec quels effets ? Quels sont les effets réels de l’écrit d’histoire : promotion de l’auteur (un titre dans la bibliographie) ; répercussion dans les manuels scolaires ; répercussion dans les médias. Apprentissage de la critique historique des jeunes générations et formation à la critique tout court. Effets économiques : vente du livre. Effets sociétaux : amener par la publication des matériaux pour les débats d’idées.
Par ailleurs, qu’est-ce qui fait le succès d’une publication d’historien ? La scientificité du raisonnement ? La problématique attrayante ? La langue simple ou chatoyante ?
– Avec quel retour sur l’émetteur ? Effets de feed-back. Sensible à la critique de ses pairs, l’historien professionnel l’est-il à la critique du grand public ? L’historien modifie-t-il ses programmes, son style, en fonction des succès et échecs éditoriaux ? Comment évaluer le pouvoir dynamique des médias dans la construction de l’image de certains historiens médiatisés ? Les divas font-elles la même histoire qu’avant leur accession à la notoriété ?
Par ailleurs, l’attribution de points par type de publication par les autorités subsidiantes n’a-t-elle pas des effets pervers (recherche de rentabilité rapide en points au détriment de la création d’une œuvre achevée) ?
2. Adjuvants et opposants. – Même chez l’historien le plus solitaire, l’acte d’écriture est favorisé ou entravé par différents facteurs qui agissent tantôt dans un sens tantôt dans l’autre.
– Les modèles. La vocation d'» écrivain » d’histoire peut être suscitée ou réorientée par l’influence d’un maître. Même l’historien chevronné aime se situer dans le sillage d’un de ses maîtres ou d’une école (histoire positiviste, histoire nationale, nouvelle histoire, histoire sérielle, etc. ). Quels sont les critères qui amènent le milieu professionnel des historiens et les étudiants à considérer un ouvrage comme un chef-d’œuvre, un livre » totémique » ? Qu’est-ce qui » fait » un modèle ? Le brillant de l’expression n’est-il pas un facteur déterminant ?
– Les contraintes linguistiques et littéraires : contraintes de la langue sur la pensée. Ce n’est pas équivalent d’écrire en français, en allemand, en espagnol ou en anglais. Les spécificités d’une langue induisent des modes de pensée.
Le genre littéraire choisi a ses contraintes, auxquelles on peut difficilement se soustraire (par ex. structures du récit).
– Les adjuvants financiers et les contraintes. Qui paie le travail de l’historien : la société globalement, les universités, les fonds de recherche, les entreprises ? Quel est l’intérêt des payeurs ? Problème de l’histoire financée par les entreprises. Qu’est-ce que le payeur attend en retour ? Quel type de contrôle exercent ces adjuvants sur l’écriture de l’histoire ? Peut-on livrer au public des recherches dont les résultats n’auraient pas satisfait les commanditaires ?
– Les aides et contraintes du » milieu «. Le milieu peut être ressenti comme porteur, mais il a ses lois qui peuvent être des entraves. Lesquelles ? Peut-on s’y maintenir si on les ignore ? Quel est le bon profil littéraire pour s’y maintenir ? La peur du jugement des pairs induit-elle une autocensure ? Le milieu favorise-t-il l’écriture de l’histoire en isolé ou en équipe ? Le travail d’écriture pluridisciplinaire en équipe n’oblige-t-il pas à raboter tout l’intérêt du point de vue de l’historien ?
Une série d’intermédiaires sont à la fois des juges et des adjuvants (éditeurs, comités de lecture, compte d’auteur, commanditaires, organismes subventionnants ? Public) ? Est-ce la volonté de se soustraire aux juges qui amène la pratique de l’auto-édition ?
– Les contraintes venant du public. Voir supra les questions : À qui ? Avec quels effets ? Avec quel retour sur l’émetteur ?

Jean PIROTTE
Département d’histoire
Université Catholique de Louvain

L’ÉCRITURE DE L’HISTOIRE EST-ELLE FINIE?

Heureusement, non.
La production d’articles et livres d’histoire vient d’augmenter spectaculairement au même temps que s’accroît les interrogations et aussi les réponses, practiques plus que théoriques, des historiens professionnels: le public à qui je m’adresse normalement pour parler de la méthode, l’historiographie ou la théorie de l’histoire.
Je préfère parler, donc, de changement de paradigmes (Vers le nouveau paradigme historiographique) au lieu de décadence, ou d’une crise de l’histoire entendue simplement comme décadence disciplinaire.
Nous vivons il y a plus d’une décennie une substitution de paradigmes inachevée et généralement inaperçue, même à l’intérieur des communautés d’historiens.
La chute des grandes paradigmes rénovateurs du XXe siècle (l’école des Annales et le marxisme, sur tout), l’offensive d’autres disciplines sur l’histoire (notamment la philosophie et la littérature), et les contraintes du public lecteur en faveur d’une histoire romancée, ont provoqué une réaction vigoureuse des historiens, plus practique que théorique comme toujours, pour la vieille histoire positiviste et ses sujets.
Ce retour d’anciennes certitudes sur le métier, rarement reconnu mais tout à fait réel, est la réponse d’une part importante des autrefois «nouveaux historiens» à la prétendue identification -posmoderne radical- entre fiction et histoire, c’est-à-dire, «history» comme «story».
Réponse corporative et conservatrice, bien sur, aussi bien moins que la position contraire encore plus conservatrice: le grand retour de l’histoire au roman, aux temps antérieurs à sa constitution comme profession, en somme, au XIXe siècle.
La réaction positiviste des historiens professionnels et les contraintes de la lingüistique et de la littérature dans l’académie, les média, les maisons d’éditions…, peuvent, par ailleurs, faciliter l’avance de notre discipline dans le nouveau siècle, créant les conditions nécessaires pour la synthèse.
A mon avis, pour affronter les défis et aller en avant, il faut essayer les différentes synthèses créatives entre la «vieille» et la «nouvelle» histoires (il y a déjà des exemples dans les champs de l’histoire politique et de la biographie) de façon que le produit final soit diverse des components initiaux et puisse enrichir tant l’histoire, malgré tout narrative, comme la fiction, malgré tout historique.
Je résume alors mes propositions pour le débat et l’action historiographique:
1. Tout ouvrage historique est, de toute façon, narrative. Quand nous écrivons l’histoire nous utilisons toujours des éléments propres du récit en général, mais il faut le reconnaître: de façon plus maladroite que le récit de fiction, en revanche de façon plus réaliste et rigoureuse que le romanciers.
2. Cette narrativité de l’histoire, bien explicite ou implicite, n’empêcherait pas que le récit historique, fruit de la recherche sur les sources, qui peut être explicative, scientifique, engagé avec différentes idéologies… Parce que le récit n’est pas seulement une forme, il fait partie aussi du contenu, du processus de la recherche historique (sur le nouveau consensus des historiens ouvert à tous les genres historiographiques, voir la thèse 8 de L’histoire qui vient, sorte de conclusion du I Congrès HED) qui dépend de l’historien en dernier ressort.
3. Bref, nous avons besoin de mettre en oeuvre une nouvelle histoire narrative, comme ligne de recherche et divulgation, qui profite à la limite les possibilités de différents types de récits, sans renoncer naturellement à la rigueur historique, en explicitant même le point de vue de l’historien comme «narrateur», envisageant le rapport de l’histoire/récit, par conséquence, de manière bien différente à l’histoire traditionnelle, au roman historique et à la déjà vieille nouvelle histoire -mais non tant comme la vieille vielle histoire- qui pratiquait le récit sans le savoir.
La nouvelle histoire narrative peut être une bonne contribution au dépassement de la séparation positiviste objet/sujet, vers la construction du nouveau paradigme historiographique qui remet en rapport les historiens avec la société et le nouveau concept de science avec conscience, d’objet avec sujet.

Carlos Barros
Université de Saint-Jacques de Compostelle

L’écriture de l’histoire

Le statut accessoire de l’intervention qui m’a été demandée m’autorise à me limiter à quelques réflexions sans prétendre donner une vue d’ensemble.

1. Histoire et roman historique Une des raisons pour lesquelles j’ai été sollicité est, semble-t-il, le fait que j’ai commis un petit roman historique. Quelles sont les similitudes et les différences entre les deux démarches ? Similitude : donner une image vivante du passé à partir de documents. Différence : le romancier comble les trous de la documentation par des éléments imaginés à partir de faits voisins. Il concentre sur un héros, un événement des informations éparses. L’historien est contraint de se taire en cas de défaut des sources.

2. Écriture de l’histoire et engagement personnel L’histoire comme le roman ne forment pas de simples exposés « objectifs ». Ils n’offrent un intérêt, un poids humain que si l’auteur s’y engage d’une certaine façon. Mais le roman exige peut-être plus que le récit historique que l’auteur se dévoile. Dans l’histoire professionnelle, il existe cependant divers niveaux d’engagement personnel. Celui qui se contente de livrer de la documention brute (publication de textes, bibliographie) exerce un métier assez neutre. Par contre dès qu’il y a un effort de synthèse qui fait intervenir des éléments d’appréciation humaine, l’auteur est amené à se découvrir d’une façon ou d’une autre.

3. Histoire et pulsions affectives Le monde des historiens professionnels est fait d’hommes qui s’apprécient, qui se critiquent ou, pire encore, qui s’ignorent. En théorie, la plupart des auteurs se prétendent rigoureusement scientifiques et donc indépendants de toute partialité. Sans écrire des choses fausses, il y a de multiples moyens d’orienter la critique d’un « cher confrère » dans un sens ou dans un autre, en insistant lourdement sur la moindre erreur ou en faisant l’éloge dithyrambique de la moindre qualité. Ici, je constate deux attitudes. L’une, d’une rigueur bien austère, consiste à être sévère pour les amis (qui aime bien châtie bien) et bienveillant pour les ennemis (de manière à éviter toute critique de partialité). Inversément, d’autres laissent parler leurs sentiments, bienveillants pour les amis, sévères pour les ennemis.

4. A quoi sert une histoire scientifique ? Une fois que l’on se situe dans le monde universitaire et que l’on fait de l’histoire une carrière académique, la rigueur scientifique n’est certainement pas la première qualité exigée. Loin de moi, l’idée de prétendre que tous ceux qui ont connu une carrière brillante ne sont pas sérieux sur le plan scientifique. Je veux seulement dire que cette condition ne suffit pas. Il est plus important de s’adapter aux règles de la corporation. Il convient, entre autres, de manifester une certaine souplesse. Ce qui est plus désolant c’est que l’on voit que l’art d’arriver au bon endroit suffit à certains pour construire une carrière malgré l’absence de beaucoup de rigueur dans leur recherche (quand ils en font).

5. Les convictions religieuses Étant un des seuls ici à avoir centré mes recherches sur une confession religieuse différente de celle dans laquelle j’ai été éduqué, je voudrais en dire quelques mots. Pour un catholique, étudier le calvinisme représente une double difficulté. Tout d’abord, il faut découvrir la cohérence de tout un monde mental. Quand votre formation vous a ancré dans la tête et dans les tripes qu’il n’est pas possible d’avoir une authentique religion chrétienne sans une autorité dogmatique (de préférence infaillible), vous êtes désorienté face à un système qui cultive la multiplicité des opinions. Il ne suffit pas de montrer une bienveillance ¦cuménique pour comprendre. Il faut un long cheminement pour pénétrer dans une autre mentalité. Pour faire bref et caricatural, j’ai commencé par me demander comment peut-on être chrétien sans une autorité dogmatique et j’ai fini par me demander où l’Évangile parle de la nécessité d’un pouvoir monarchique ? La seconde difficulté revient à ce que j’ai dit plus haut des amis et des ennemis. Lorsque j’ai rédigé, il y a quelques années à peine, mon Jean Calvin et le livre imprimé, je craignais encore de me livrer à des critiques trop sévères de Calvin pour ne pas donner l’impression du catholique de mauvaise foi. Ce sont des amis protestants qui m’ont invité à exprimer clairement mes critiques. Et ce discours a été apprécié.

Ces quelques réflexions sont là en forme de suggestions. Elles ne demandent pas de conclusion. Jean-François Gilmont

Jean-François Gilmont

No hallo en la «Reflexión departamental sobre la escritura de la Historia….», en el punto B, un cuestionario sobre la figura misma del historiador profesional: ¿Quién es categorizado como historiador en nuestros días? ¿De qué manera es reconocido por la comunidad de especialistas, si es que existe alguna corporación que se reconoce a sí misma como tal y, unívocamente por todos los miembros presuntos? ¿Cómo se representa a sí misma? ¿O depende del reconocimiento público (alumnos universitarios, lectores de sus trabajos, espectadores de sus expresiones en los medias, etc.)?

No hallo en la «Reflexión…»,como tampoco en la intervención de J-F Gilmont, una base de cuestionamiento a los efectos producidos por las evaluaciones institucionales sobre la «inflación de la producción». Comparto la apreciación del punto 3 de la intervención de Gilmont, pero me parece que las actitudes anotadas son menos inocentes de lo que este autor sugiere. Tal vez debería reunir las conclusiones del punto 3 con las del punto 4.

María Inés Carzolio
Universidad de Rosario

«L’acte littéraire et son influence sur l’écriture de l’histoire» – journée d’études organisée par le département le 31 mars 2000

Compte rendu de la journée par Catherine de Montlibert Le thème de la journée d’études «L’Acte littéraire et son influence sur l’écriture de l’histoire» a été traité sous forme d’interventions, sur la base d’un document élaboré préalablement par le Département d’histoire (Jean Pirotte, «Interrogations sur l’acte d’écriture de l’histoire. Synthèse des questions des participants «, préparation de la journée de réflexion du 31 mars 2000, Louvain-La-Neuve, 21 janvier 2000).

Le Département d’histoire a invité à cette occasion le Professeur Carlos Barros, de l’Université de Saint-Jacques de Compostelle. Après une présentation du projet effectuée par les Professeurs Paul Servais et Jean Pirotte, Carlos Barros a introduit les débats par un exposé intitulé «L’écriture de l’histoire est-elle finie ? » auquel ont réagi deux invités, le Professeur Jean-François Gilmont, pour les temps modernes, et Luc Courtois, Chargé de cours-invité, pour l’histoire contemporaine.

Les débats qui ont suivi ont été structurés autour de trois problématiques : la question de l’historiographie et du positivisme, celle de la subjectivité de l’historien et celle du rapport entre histoire et société.

Séminaire méthodos

Le 30 mars, Carlos Barros est intervenu dans le cadre du séminaire méthodos qui rassemble autour d’une problématique des spécialistes des sciences humaines, sociales et de la discipline historique.

Au cours de ce séminaire, M.Carlos Barros a plaidé pour une interdisciplinarité renouvelée. Il a basé sa démarche sur un constat. D’une part, actuellement, l’histoire effectue un retour en arrière, par réaction au post-modernisme. D’autre part, l’histoire est en miettes. Aussi, les échanges avec les autres disciplines sont-ils moins productifs qu’auparavant. L’émiettement que connaît l’histoire est la conséquence de sa spécialisation de plus en plus poussée et celle de la remise en cause des paradigmes à partir desquels elle a œuvré jusque là. Cet émiettement conduit à l’abandon du projet d’histoire totale qu’elle a pu embrasser pendant un temps. Compte tenu de la crise qu’elle traverse, elle ne peut dialoguer avec les autres disciplines avant de résoudre la question de son identité.

Pour résoudre ce conflit, Carlos Barros propose une démarche visant à l’établissement d’un nouveau paradigme. Deux écueils sont à éviter : la fuite en arrière qui conduit à refuser l’interdisciplinarité et la fuite en avant, car les sciences humaines ne peuvent répondre aux questions spécifiquement historiques (historiographiques). En outre, la construction de ce nouveau paradigme ne peut se faire autour de la sociologie dans la mesure où chaque discipline a sa méthode et son propre rythme de développement interne (son histoire). Dans ce processus l’élaboration d’un nouveau paradigme intervient un principe de réalité qui oppose les sciences humaines et les sciences sociales. Des luttes ont lieu pour la mise en place de stratégies de connaissance, pour la captation des ressources publiques, pour le marché éditorial.

Pour Carlos Barros, les conditions préalables à l’apparition d’une interdisciplinarité ne sont remplies que lorsque chaque discipline défend son propre territoire (et Carlos Barros de citer F.Braudel et Ml’impérialisme de certaines disciplines). L’interdisciplinarité devrait se réaliser en quatre directions : 1) une interdisciplinarité à l’intérieur de l’histoire, afin de renouer le dialogue entre les différentes périodes et spécialités ; 2) une interdisciplinarité accrue avec les humanités (littérature, philosophie, …) consécutivement au développement d’une nouvelle histoire narrative ; 3) l’interdisciplinarité avec les sciences de la nature, le dialogue avec ces sciences n’a pas eu lieu dans le passé et reste embryonnaire, mais offre de larges possibilités ; 4) un dialogue avec l’histoire de la science.

Selon Carlos Barros, cette démarche est le gage d’une histoire plus théorique.

Journée d’études : exposé de Carlos Barros

Répondant au document élaboré par le Département d’histoire, «Interrogations sur l’acte d’écriture de l’histoire. Synthèse des questions des participants «, Carlos Barros a intitulé son exposé » L’écriture de l’histoire est-elle finie ? «. Il a développé la thèse selon laquelle, loin d’être finie, l’écriture de l’histoire était en pleine recomposition.

La crise que traverse l’histoire, actuellement, a produit un retour en force d’une attitude visant à se centrer sur l’analyse des sources. En effet, un métier quel qu’il soit ne peut demeurer dans le doute. Aussi, le travail sur les sources a été un premier type de réponse élaboré par certains historiens, qui a fait disparaître le doute. Toutefois, d’un point de vue théorique, selon Carlos Barros, nous sommes arrivés à un moment où il faut rationaliser la théorie et la pratique, qu’il exprime par une première alternative : soit retourner au positivisme, soit développer une nouvelle » nouvelle histoire «. Or cette alternative serait une fausse alternative. Un retour au positivisme ne va pas résoudre la situation de crise que traverse l’histoire car la société du XXIème siècle n’est pas celle du XIXème siècle. Il n’est pas possible, non plus, de faire table rase de la critique post-moderniste. Aussi, Carlos Barros propose d’établir une synthèse entre positivisme et » nouvelle histoire «.

La question de l’écriture de l’histoire est la question épistémologique la plus importante depuis Ranke. Une seconde attitude qui s’est développée parmi d’autres historiens revient à développer une histoire plus romancée. Or, considérer qu’il n’y a pas de différence entre histoire et fiction, que l’histoire est la même chose que la fiction, c’est marquer la fin de l’histoire scientifique, de l’histoire professionnelle. Dans ce cas, l’histoire ne traverserait pas uniquement une crise épistémologique, mais aussi une crise sociale. Pour Carlos Barros, écrire un roman alors que l’on est Professeur d’histoire est une démarche schizophrénique. L’institution universitaire ne va pas rémunérer quelqu’un à écrire un roman.

Carlos Barros propose, face aux réactions provoquées par rapport à ce qu’il nomme le retour de l’histoire au roman, de dépasser les préjugés face à l’histoire-récit. Différents éléments constituent les composants de ces réactions : la formation initiale de l’historien qui est positiviste ; l’influence de la » nouvelle histoire » (mais, il faut souligner que les représentants de la » nouvelle histoire » comme J. Le Goff effectuent actuellement un retour vers l’historiographie traditionnelle, comme le montre son » Saint-Louis «) ; le fait qu’un retour en arrière n’est pas neutre idéologiquement.

Pour Carlos Barros, il s’agit alors de transformer ce retour en arrière en retour en avant, et pour cela accepter quelques principes de la narrativité. Tout ouvrage historique est de toute façon narratif. Depuis Aristote, White et Ricoeur, nous savons que l’histoire fait partie de la Poétique. Elle est éléments de réalité traduits par des mots. Le moment décisif est celui de l’écriture, l’acte d’écriture. Car il est au cœur de la recherche. Une question se pose alors, l’historien est-il plus mauvais narrateur que l’écrivain, plus maladroit lorsqu’il utilise des éléments propres au récit ? Pour Carlos Barros, il faut critiquer White lorsqu’il demande de » combler le vide » par la narritivité, par le développement du paradigme narratif. Car, dans ce cas, cela reviendrait à accepter le fait que l’histoire est une proto-science. Par contre, la position de Ricoeur, moins impérialiste, est plus intéressante. P.Ricoeur, en étudiant l’histoire de l’histoire, abouti à l’idée selon laquelle l’histoire n’est pas comme la fiction, l’histoire est un récit demi-vrai. Ce qui ouvre de plus grandes possibilités. La narrativité de l’histoire n’empêche pas que le récit historique puisse être explicatif et scientifique.

De cette position découlent pour Carlos Barros plusieurs lignes d’action : d’une part accepter les succès du roman historique et les combattre avec les armes de ce dernier, en montrant que la réalité peut dépasser la fiction et en usant de nouveaux moyens d’expression comme les CDRom. L’enjeu est de reconquérir un public capté par le roman historique. D’autre part, en explicitant le rôle de l’historien comme narrateur. Enfin, en dépassant la séparation positiviste objet/sujet, en explicitant le rapport entre les thèmes de recherche et la vie privée.

Invité à réagir à cet exposé, le Professeur Gilmont, a centré son intervention sur le rapport histoire/roman historique en se basant sur sa pratique personnelle puisque, comme il l’a rappelé, il a écrit un roman historique. Pour J.F Gilmont le roman historique est plus vrai qu’un récit historique car il peut donner l’impression de la vie. Trois aspects différencient roman et récit historique. Le récit historique est basé sur des données et leur collecte. Mais, elles peuvent faire défaut, tandis que dans le roman l’imagination peut y suppléer. Le narrateur est plus distant quand il fait de l’histoire, distance créée par le recours rassurant à la bibliographie la plus complète possible. Enfin, il est de règle en histoire de récuser l’intervention d’affects dans le récit historique, de fonder son travail sur des données. Or, les pulsions affectives interviennent.

L. Courtois intervenant pour l’histoire contemporaine, a basé son commentaire sur le document élaboré par le Département d’histoire «Interrogations sur l’acte d’écriture de l’histoire. Synthèse des questions

des participants «. Il a insisté sur la démarche historique fondée sur la critique. Il a rappelé que l’histoire était le fondement d’un certain humanisme. Enfin, il a abordé la place de l’écriture qui constitue l’activité existentielle de l’historien et fait de l’histoire une discipline d’interprétation.

Après notre rencontre à Louvain-la-Neuve il y a deux semaines, voici mes reflections et quelques critiques sur votre exposé, comme je vous l’avais promis. A cause des tâches plus urgentes, je n’ai pas pu vous écrire plus tôt.

En premier lieu, j’ai une grande admiration pour vos initiatives dans le cadre du Historia a Debate, de votre pladoyer pour un rapprochement entre historiographie, la théorie et la pratique de l’histoire. Dans mon travail d’historien, aussi humble qu’il soit, j’ai toujours eu le même but.

La pertinence de l’histoire et de l’historiographie pour des questions sociétales, comme cela est clair pour les discussions entre Espagnols et Latino-Américains dans le réseau HaD et pour la position de l’historien dans les sociétés en Amérique latine, pour moi je le retrouve dans une maniére aussi en Allemagne. Là aussi, il ya un rapport très prononcé entre questions sociétales et l’histoire, notemment comment vivre avec la culpabilité du peulple allemand après Auschwitz, la quasi impossibilité de s’engager avec l’histoire d’une manière non-culpabilisée, une crispation qui se reflêtait pendant les mois passée dans l’indésicion concernant la question comment construire un monument pour l’Holocaust à Berlin.

Comme je vous ai dit à Louvain-la-Neuve, je travaille à un doctorat sur le «mythe de Beethoven», un travail ou je combine l’histoire de la réceptoin de Beethoven, son rôle politique et idéologique en Allemagne pendant la période 1827 (mort de Beethoven) jusqu’a 1989, avec des réflexions de l’esthétique de la musique, de la théorie politique (notemment le totalitarisme) et bien-sûr, une partie importante sera consacrée à la théorie d’histoire. Je veux créer un nouvel cadre théorique pour expliquer comment un mythe fonctionne, pour enfin pouvoir en finir avec la nébulosité qui, depuis le 19ème siècle, a entouré ce concept du «mythe de Beethoven». Pour cet encadrement théorique, des perspectives dites «postmodernes» sur la nature discursive et constructiviste de notre relation avec le passé et de notre connaissance de l’histoire, me sont très utiles.

Ma curiosité pour la théorie, pour des aprioris conceptuelles qui nous guident, sans que nous en sommes conscients, a été davantage stimulé par ce qui se passe dans la musicologie. Il faut que je dise que, de formation initiale, je suis musicien (violon et alto) et je voulais dons faire de la recherche historique en tenant compte de ce background, ce qui implique aussi de la musicologie. Et c’est dans ce terrain, qui est traditionnellement aussi une discipline historique, qui c’est passé un effondrement de paradigmes peut-être encore plus radicale que dans le monde des historiens. L’ancien paradigme musicologique contenait principalement l’analyse des partitions, qui impliquait un hommage permanente du canon de la musique classique, des grands oeuvres du répertoire. Les aprioris implicites, comme la vénération de cette musique au détriment d’autres genres musicaux, les connotations morales considérant la musique classique comme meilleur, sont frontalement attaquées maintenant. Le résultat, c’est une musicologie beaucoup plus élargie, qui pose des question sur les fondaments et la génèse de la musique classique comme pratique culturelle élitaire, et qui se penche sur toutes les formes d’expression musicale possibles. Pendant le congrès mondiale des musicologues, tenu à Londres en août 1997, j’ai pu faire l’expérience de ces tempêtes qui secouent la discipline musicologique.

Revenons sur la théorie d’histoire, que j’ai enseigné pendant plusieurs années en tant que chercheur à l’université de Gand. Là, j’ai pu constater combien des vieilles conceptions de notre discipline survivent toujours, surtout un réalisme naif en ce qui concerne la connaissance de l’histoire, une naivité epistémologique je dirais. Encore plus pénible était le fait que la pluspart des collègues se déinteressaient pour la théorie, le considéraient comme n’apportant rien au travail véritable de l’historien, seulement un passe-temps pour des philosophes … J’ai souvent profité d’attirer l’attention des étudiants sur le linguistic turn, sur la problématisation de la relation entre passé et présent, sur la question si et dans quelle mesure notre discipline pourrait être considérée comme science. Et c’est donc sur votre appel de «mettre à jour notre concept de science» et votre désir chercher «une autre rationalité» pour notre discipline que j’aimerais vous communiquer ces quelques réflexions, outre ma contribution pour la table ronde tenu à Santiago sur la question «Is History still a science ?»

Comme vous l’indiquez, la question n’est nullement sans conséquences pour le statut de notre discipline dans la société comme dans l’université. Puisque l’étude de l’histoire fait partie de l’université, c’est par définition conçu comme une science ou au moins une activité scientifique. Cependant, depuis des années j’ai été fort séduit par différents auteurs situés dans le courant post-moderniste, qui, en évoquant le linguistic turn, critiquent ou qui nient la scientificité de l’histoire. Je comprends leurs critiques sûrtout en tant que réaction contre un réalisme naif qui reigne encore dans beaucoup de cercles d’historiens. Néanmoins, beaucoup de critiques post-modernistes ne tiennent pas compte des traditions de recherches, traditions d’enseignements dans les universités, de la dépendence de l’état d’une grande partie de la recherche. Ce sont là des éléments qui constituent des paradigmes et sont beaucoup plus difficiles à changer que les postmodernistes ne le croient.

Maintenant, après des années d’engagament presque quotidien avec ces questions théoriques, en cherchant une voie autre que moderniste ou prostmoderniste, et en savant intuitivement que je pouvais découvrir cette voie, je crois que je peux contribuer à éclairer la question comment procéder pour «mettre à jour l’histoire comme science».

Je suis bien d’accord avec vous que beaucoup d’historiens imaginent encore trop l’idéal de science dans une recherche d’une vérité définitive et absolue. Les résultats des science dites «dures» sont aussi provisoires que dans notre discipline, comme vous dites, mais cela ne veut pas dire que, selon moi, on peut oublier les differences fondamentales entre la maniére avec laquelle on procède en faisant, disons, de la physique, et en faisant de l’histoire.

La grande différence ce trouve, selon moi, dans les moyens discursives et les logiques différentes qu’on utilise. Je m’explique.

Dans notre discipline, la recherche est toujours faite dans un cadre impliquant des jugements de valeur (c’est à dire des choix subjectives). On sélectionne les faits qu’on trouve importants, on néglige d’autres selon des critères qui reflètent ce cadre, qui reflètent une interprétation souvent tacite et les jugements de valeur qui en sont impliqués.

Lorsqu’on travaille dans un tel cadre sans le contester, ou si on essaye de changer de perspective et de créer un nouveau cadre d’interprétation, dans les deux cas les cadres sont instables, parce que basés sur des jugements de valeur qui sont toujours discutables. D’ailleurs, pour beaucoup de grands débats sur des sujets historiques, il ne s’agit pas de la justesse ou de l’objectivité des données, mais bien des interprétations concurrentes, des différents cadres qui guident notre «observation» du passé.

Quand on parle de la Révolution Française, de la Renaissance ou de la Seconde Guerre Mondiale, ce sont des entités qui ne sont pas bien limitées par une définition, il existe toujours la concurrences entre plusieurs définitions, il existe toujours la liberté de présenter des nouvelles définitions ou des nouvelles images de l’histoire.

Ces cadres conceptuelles, basés sur des jugements de valeur, n’ont en aucun cas la stabilité des axiomes ou des lois de la nature qui sont exprimés en formules mathématiques. Un axiome ne peut pas être interpreté, il résiste à toute interprétation. Faire de la mathématique ou de la physique implique justement qu’on prend la définition des entités (u point, une ligne etc.) comme données non interprétables, et c’est cela qui rend possible la logique formelle, qui est la manière de procéder en faisant de la recherche dans les sciences strictu sensu.

Bien-sûr, je sais que dans notre discipline, il existe aussi des règles non interpretables, comme certaines procédures techniques par exemple. La paléographie ou les règles de la critique historique qu’il faut pratiquer et respecter pour être pris au sérieux. Là, notre discipline peut être décrite sûrement comme une science. mais quand il s’agit des interprétations fondamentales, impliquant des jugements de valeur, qui forment les bases de toute entreprise de recherche, là on manque de tertium comparationis, comme le dirait Descartes. Là, on se rend compte qu’on ne peut pas procéder par la logique formelle. Mais, d’autre côté, c’est justement cette liberté de toujours pouvoir redéfinir les grands thèmes de l’histoire, ce flou ontologique dont les grands concepts de l’histoire sont enveloppés, qui fait leur charme…

Est-que maintenant, ce flou ontologique veut dire qu’on se trouve dans le relativisme où tout est possible, où les interprétations les plus méchantes (comme le négationisme) peuvent pospérer, comme le disent certains auteurs qui veulent agir contre le post-modernisme ? Est-ce qu’on se perd dans un marasme irrationnel où les arguments rationnels ne comptent plus ?

Pas du tout !, et c’est ici que je voudrais introduire mon point décisif, qui peut sauver notre discipline, si ce n’est pas comme science strictu sensu, en tous cas comme activité profondément rationnelle.

Mon point est basé sur le courant du dites «nouvelle rhétorique», qui date déjà des années soixantes, et qui est une révaluation de l’ancienne théorie de la rhétorique, non pas comme technique pour embellir un texte, mais comme théorie de l’argumentation. La nouvelle rhétorique a eu une grande influence sur la philosophie, notamment dans la philosophie du droit, sans pour autant avoir influencé la théorie d’histoire. Bien-sûr, des auteurs dans le courant post-moderniste parlent souvent de la rhétorique, de l’histoire comme activité rhétorique, mais là on désigne avec ce mot plutôt un genre littéraire ou l’importance des figures de style qui seraient fondamentales dans l’historiographie (avec Hayden White comme précurseur).

En «injectant» les résultats de la nouvelle rhétorique dans la théorie d’histoire, je veux aller au delà de ces positions post-modernistes. Outre l’importance des figures de style, la nouvelle rhétorique fait une classification des modes de penser et d’argumenter pour ces terrains où on ne peut pas procéder avec la logique formelle, les terrains dont les bases sont fondées sur des jugements de valeur, comme l’histoire, mais aussi la philosophie, la jurisprudence, la politique… Il en résulte que, sans pouvoir utiliser la logique formelle et ainsi revendiquer le statut de science, il s’agit néanmoins des activités profondément rationnelles qui utilisent une logique dites «non-formelle», avec laquelle on peut défendre, convaicre et argumenter avec son interprétation et ses jugements de valeur. Dans mon doctorat, ainsi que dans une contribution pour le congrès internationale à Oslo, j’en profiterai d’attiré l’attention sur l’oeuvre de Chaïm Perelman, qui fut professeur en philosophie de l’Université libre de Bruxelles et grand initiateur de la nouvelle rhétorique.

Et bien, cher professeur, je crains que j’étais quelque peu long, mais je ne pouvais pas m’arrêter de dévelloper mes pensées, en sachant que vous êtes un homme avec l’esprit bon et le coeur intelligent (proverbe russe).

Bien à vous,
Willem Erauw

Cher Willem,

Merci pour ton message du 13 avril sur les séminaires à Louvain-la-Neuve et pour les paroles d’appui à HED.
Nous sommes aussi très contents avec l’évolution des débats dans notre jeune liste de discussion, sur tout des échanges entre historiens espagnols et latino-américains, mais jamais autocomplaisants: ils nous manque la diversité de langues et nationalités que nous avons réussi dans les congrès «Histoire en débat» (et parmi les visiteurs de notre site web), grâce naturellement à la traduction simultanée que, pour le moment, c’est plus difficile sur Internet. Mais nous continuons à l’essayer: la preuve ce petit débat latino-belge.

Tu as raison, c’est exemplaire la position engagée des historiens dans les sociétés d’ Amérique latine, que nous diffusons volontiers, qui s’exprime aussi en Allemagne. C’est pour cela que nous sommes intéressés dans les activités de l’Institut de théorie critique à Berlin qui essai de repenser l’idée du progrès… Mais le nouvel engagement des académiciens en Europe a d’autre exemple très remarquable en France, parmi les sociologues et les philosophes: malheureusement nos collègues les historiens vont en retard et ont perdu une parti importante de sa connexion avec la société réussie auparavant par la «nouvelle histoire».

Sur les thèmes que nous avons discuté à Louvain-la-Neuve (pour moi se fut un grand honneur collaborer dans la fondation du «projet départemental» d’histoire). Nous sommes tout à fait d’accord que l’histoire doit être une «activité profondément rationnelle» (a mon avis, il faut «une autre rationalité» pour rendre compte de la partie juste de la critique post-moderne), mais aussi profondément «réaliste».
Est-ce que (pour parler de ta magnifique recherche) Beethoven n’a pas existé réellement? Est- ce que le mythe de Beethoven ne fait pas partie de la réalité?
Vraiment, il faut démontrer qu’il est possible un réalisme historiographique pas naïf?
La raison de l’échec de la proposition post-moderne par rapport à l’histoire, même aux Etats Unis, n’est pas seulement -tu as aussi raison- parce que «beaucoup de critiques post- modernistes ne tiennent pas compte des traditions de recherches, traditions d’enseignements dans les universités…», sinon parce que la substitution proposée des paradigmes historiographiques en crise pour les paradigmes de la littérature, en plus d’impossible n’est pas souhaitable, et d’ailleurs favorise le phénomène contraire, c’est à dire le «tournant positiviste» que beaucoup de collègues pratiquent dernièrement.
Je crois que la contribution plus importante de la critique post-moderne à l’histoire professionnelle est de faire possible la transition vers un nouveau paradigme sans «naivité epistémologique».
Pour cela, en effet, il faut «mettre à jour notre concept de science» contre la stratégie des partisans -normalement, cachés- du «tournant positiviste», mais aussi contre la stratégie tout à fait explicite du post-modernisme radical que, pour nier que l’histoire soit, ou peut être, une science nie notamment que la physique soit un science. A cet égard nous ne sommes pas d’accord, sans cela le débat n’existerait pas…
Tu dis que l’historien introduit des «jugements de valeur (c’est à dire des choix subjectifs)» dans sa recherche, bien sûr, mais les physiques aussi. Après Eisntein (la relativité du temp et de l’espace dans l’univers) et Heisenberg (les particules et l’incertitude de son observation), la physique a abandonné -au commencement du XX siècle!- la «naivité epistémologique». Ce n’est pas scientifique, aujourd’hui parler des «données non interprétables». En plus, en 1962, Thomas S. Kuhn a démontré que les communautés scientifiques décident les vérités scientifiques en tenant compte les résultats de la recherche empirique mais aussi les «jugements de valeur (c’est à dire des choix subjectives)».
Est-il possible d’être critique et maintenir par tout un concept de science du XIX siècle (en réalité du XVII siècle)? Non. C’est pour cela que le post-modernisme finalement ne peut pas
nous convaincre.
En conclusion, je prône un changement de la stratégie académique du post-modernisme qui quelqu’uns (Willem Ereauw aussi) ont commencé, au-délá du débat modernité/post- modernité qui nous aide à trouvé un nouveau paradigme fondé sur une «autre rationalité», un «autre réalisme», une «autre idée du progrès».

Très amicalement,

Carlos Barros
Université de Saint-Jacques de Compostelle

Quiero enviarte felicitaciones por el contenido y presentación que hiciste en el seminario en Bélgica. Me interesó y agradó mucho tu planteamiento de que la historiografía (y las Ciencias Humanas) necesitan otra «razón» distinta de aquella en la que todos fuimos educados y/o entrenados. Eso, y el sentido de HAD, implican que a pesar de todos los «ismos posmodernos» no se ha hallado todavía un consenso de «comunidad intelectual» convincente y adoptable por la mayoría. Entiendo que en estos tiempos el historiador, como profesional de vocación, se siente más confiado en la ejecución de su labor investigadora que en tratar de ajustarla a una pluralidad de discursos (intra e inter-disciplinarios) que no acaban de cuajarse como paradigmaconducente a una mejor heurística.

Elpidio Laguna
Rutgers University

Sesión del 21 de junio de 2000

Seminario: «¿Existe la historiografía latinoamericana?»
Informa: Sergio GUERRA VILABOY (Universidad de La Habana)

RESUMEN

Ante todo habría que comenzar por preguntarse qué es la América Latina y si puede hablarse de una identidad latinoamericana. En lo referido específicamente a la historia y la historiografía sería también necesario interrogarse sobre las posibilidades reales de su existencia.

Otras cuestiones que son imprescindibles de comentar se relacionan con las características que pueden tener la historiografía latinoamericana si aceptamos sus posibilidades. En otras palabras, si pensamos que por historiografía latinoamericana entendemos la simple sumatoria de historiografías nacionales de los países de América Latina o pretendemos descubrir elementos comunes, corrientes de interpretación, temáticas y problemas, presupuestos teóricos y metodológicos y posibles paradigmas, así
como otros elementos distributivos que la vertebran y, al mismo tiempo, la diferencian, de otras historiografías.

A escrita do Brasil ou da História do Brasil pelo Instituto Histórico e Geográfico foi marcante na historiografia brasileira e isto nos trouxe preocupações políticas em torno da construção de uma identidade brasileira que foi sempre muito problemática. Gilberto Freire, Sérgio buarque de Holanda, Paulo Prado, Caio Prado Júnior com referenciais diferenciados projetam escrita diferenciada do Brasil, mas investem na possibilidade da construção de uma identidade ou melhor, compreender o Brasil. O que acha desta problemática. É possivel travar um paralelo com outros países latino
americanos/ Como?

Elio Serpa

Caro amigo Carlos:

No meu entendimento, o resumo que vai abaixo da proposta deste Seminario já começa propondo uma questão equivocada, ou melhor, uma falsa questão [«identidade latinoamericana»]. «Identidade cultural ou nacional» é um modismo insidioso que invadiu as Ciências Humanas nos últimos 20 anos e que já deveria ter sido submetido a um trabalho do conceito, a uma crítica rigorosa. Seu devido lugar seria a lata de lixo da História, para nos deixar o território livre a fim de tratar de questões mais consentâneas.

Abraço forte,

E. Diatahy B. de Menezes

Estimado amigo:
Me resulta muy acertado lo que dice E. Deatahy B. de Meneses. Era dificil contestar esa pregunta, pues para hacerlo hay que tener en cuenta diversos niveles de análisis, que entiendo que no se pueden hacer en una pregunta. En realidad me remito a mi exposición en el Congreso de Santiago en la que intenté una proximación al tema. No es fácil, estamos hablando de un
continente y las historiografías de cada país difieren. Sería interesante hacer un volumen colectivo sobre las historiografías de cada país, en la que participen no sólo europeos, como en las Conversaciones Internacionales de la Universidad de Navarra sino que los historiadores latinoamericanos presenten sus reflexiones. Interesante el tema y es bueno ponerlo sobre la mesa.

Dra. Hebe Carmen Pelosi
CONICET

Estimado Carlos,
me interesa mucho este Seminario- debate, quisiera saber como puedo acceder mas tarde al mismo ya que on- line me sera imposible por la diferencia horaria…estare trabajando…
Me gustaría preguntarle a Sergio:
1- ¿Cual ha sido la Bibliografia Americana que ha tenido mayor influencia sobre los historiadores cubanos (¿que les ha llegado?) …o si bien han sufrido mayor influencia de la Historiografia Europea, por ejemplo de Escuela de Annales?
2- ¿Si conocen en Cuba sobre la producción de los ultimos 30 anyos en Argentina y Peru?
3- Me gustaria saber si hacen estudios etnohistoricos.
4- ¿Que tipo de documentación se encuentra disponible en Cuba al acceso de los investigadores de la temprana colonia? Siglo XVI especificamente.

Desde ya soy de la idea que es posible construir una Historia de America Latina sobre, elementos en comun, con enfoques compartidos, creo que urgando en la Temprana Colonia es factible encontrar lo antes sennalado y llevando adelante un interjuego con el hoy es posible trabajar el tema de «la identidad latinoamericana», que al fin y al cabo existe!

Desde ya les agradezco mucho lo que puedan realizar para acceder, mas tarde a este importante Seminario. Un abrazo a ti y a Sergio,
Estela Salles.

Sin duda el tema de la existencia de una historiografía latinoamericana con identidad propia puede levantar preguntas y objeciones que, en primera instancia, se relacionan con el reconocimiento o no de una identidad latinoamericana común. Si partimos de negar su existencia, mucho menos podemos aceptar la presencia de una historiografía latinoamerica propiamente dicha. En nuestro criterio desde la época de la dominación colonial española y portuguesa en el Nuevo Mundo se abrió un proceso, que continúa hasta la actualidad, de conformación de una identidad latinoamericana, el cual se ha venido desarrollando paralelamente a la formación de una conciencia nacional a escala de cada país. Los sentimientos de comunidad de intereses entre los latinoamericanos se relacionan con procesos parecidos de desarrollo histórico. Incluso los luchadores de la independencia, desde Miranda a Bolívar, consideraban a Hispanoamérica como un horizonte común, al que él primero bautizó como Colombia,término que seria luego sustituido, en la segunda mitad del XIX, por el de América Latina. Para Vicente Rocafuerte, por ejemplo, su patria era entonces toda Hispanoamérica, lo que explica su significativa participación en las luchas independentistas de México, Cuba y Ecuador. Este reconocimiento de la existencia de una historia común de los países latinoamericanos es lo que ha llevado a que en muchos lugares se incluya en los planes de enseñanza la Historia de América Latina, que parte, precisamente, del presupuesto de una comunidad común que enlaza a los países de este hemisferio situados al sur del Río Bravo.

Desde esta perspectiva, partimos de considerar a la historiografía latinoamericana no como la simple sumatoria de historiografías nacionales, sino con su propio perfil e identidad común frente a la de otras regiones del planeta. Ello, por supuesto, sin desconocer que se ha nutrido de los mismos componentes teóricos y metodológicos que han alimentado a la historografía universal, pero dotándole de sus propios paradigmas, que responden a las necesidades y problemas específicos que enfrentan los habitantes de este Continente. Ello la ha llevado por su propio derrotero en lo que se refiere a intereses, temas y a una muy peculiar forma de asimilación de las corrientes del pensamiento historiográfico que le llegan del exterior y que la relacionan de un país a otro. Esos elementos semejantes que encadena la producción historiográfica que se ha venido haciendo en los países latinoamericanos no significa que se pase por alto las particularidades de la producción historiográfica de cada lugar. Visto desde esta perspectiva global pueden detectarse incluso etapas y presupuestos teórico metodológicos comunes en la historiografía latinoamericana que se corresponden con los procesos históricos concretos vividos en este hemisferio. Sus primeras expresiones historiográficas se pueden hallar en plena época colonial, cuando aparecieron de manera sincrónica en las diferentes colonias las incipientes manifestaciones de una historiografía criolla que expresaba sentimientos embrionarios de autoctonía, como hicieron Dorantes de Carranza y Juan Suárez de Peralta en Nueva España, Fuentes y Guzmán en Guatemala, Rodriguez Freyle en Nueva Granada o Ruy Díaz de Guzmán en el Río de la Plata. Posteriormente, ya en el siglo XVIII, aparecen en todas las colonias iberoamericanas obras escritas por criollos que, con orgullo de su condición, intentaron encontrar en el pasado indígena y en el exhuberante entorno americano los elementos distintivos que los separaban de los españoles y afirmaban la naciente identidad común (hoy diríamos latinoamericana). Ejemplos son los de Clavijero y Alegre en Nueva España, Juan Velasco en Quito o Juan Ignacio Molina en Chile, por sólo citar los más relevantes. Lo mismo vale para el periodo de la emancipación y de ahí a la actualidad donde es posible distinguir, al margen de las particularidades nacionales, grandes corrientes de pensamiento historiográfico latinoamericano, con sus propias características y presupuestos y que, inevitablemente ligadas con las grandes líneas de la producción historiográfica universal, asume sus propios elementos distintivos y aportaciones que marcan su autoctonía.

Sergio Guerra
Universidad de la Habana

Esteimado Sergio,
Contesto intercalado:

Sin duda el tema de la existencia de una historiografía latinoamericana con identidad propia puede levantar preguntas y objeciones que, en primera instancia, se relacionan con el reconocimiento o no de una identidad latinoamericana común.
*****CREO QUE DEPENDE DE LA OPTICA EN QUE MIREMOS Y DEL ANALISIS AL QUE NOS ADSCRIBAMOS.

Si partimos de negar su existencia, mucho menos podemos aceptar la presencia de una historiografía latinoamerica propiamente dicha. En nuestro criterio desde la época de la dominación colonial española y portuguesa en el Nuevo Mundo se abrió un proceso, que continúa hasta la actualidad, de conformación de una identidad latinoamericana, el cual se ha venido desarrollando paralelamente a la formación de una conciencia nacional a escala de cada país.
****ESTOY TOTALMENTE DE ACUERDO CON TUS APRECIACIONES, COINCIDO PLENAMENTE…AQUELLAS SITUACIONES DE SUBORDINACION QUE SE DIERON CON LA CONQUISTA DE AMERICA HOY SON LAS MISMAS…QUE QUIZAS CON EL NOMBRE DE DEPENDENCIA MUCHOS ACEPTAN…PERO SEGUIMOS VIVIENDO LA MISMA SUBORDINACION A LOS MAS PODEROSOS DESDE HACE 500 ANNOS…QUE LO UNICO QUE HACEN ES EXPLOTARNOS Y COERCIONARNOS DIA A DIA. ECONOMICAMENTE, NO TENEMOS INDEPENDENCIA.

Los sentimientos de comunidad de intereses entre los latinoamericanos se relacionan con procesos parecidos de desarrollo histórico. Incluso los luchadores de la independencia, desde Miranda a Bolívar, consideraban a Hispanoamérica como un horizonte común, al que él primero bautizó como Colombia,término que seria luego sustituido, en la segunda mitad del XIX, por el de América Latina.

*****TOTALMENTE DE ACUERDO, AMERICA LATINA ERA Y ES LA PATRIA GRANDE.

Para Vicente Rocafuerte, por ejemplo, su patria era entonces toda Hispanoamérica, lo que explica su significativa participación en las luchas independentistas de México, Cuba y Ecuador. Este reconocimiento de la existencia de una historia común de los países latinoamericanos es lo que ha llevado a que en muchos lugares se incluya en los planes de enseñanza la Historia de América Latina, que parte, precisamente, del presupuesto de una comunidad común que enlaza a los países de este hemisferio situados al sur del Río Bravo.

*****COINCIDO EN TU APRECIACION…LA HISTORIA DE LA ARGENTINA Y DEL PERU NO DIFIERE PARA NADA DE ESTOS RASGOS QUE SENNALAS…ESTA EN LOS HISTORIADORES TRABAJAR Y RECONSTRUIR LA HISTORIA DE LA IDENTIDAD LATINOAMERICANA EN SU CONJUNTO.

Desde esta perspectiva, partimos de considerar a la historiografía latinoamericana no como la simple sumatoria de historiografías nacionales, sino con su propio perfil e identidad común frente a la de otras regiones del planeta.
****TOTALMENTE DE ACUERDO

Ello, por supuesto, sin desconocer que se ha nutrido de los mismos componentes teóricos y metodológicos que han alimentado a la historografía universal, pero dotándole de sus propios paradigmas, que responden a las necesidades y problemas específicos que enfrentan los habitantes de este Continente.
****CREO QUE LO TENIAMOS MAS CLARO ENLA DECADA DEL ’70 QUE AHORA.

Ello la ha llevado por su propio derrotero en lo que se refiere a intereses, temas y a una muy peculiar forma de asimilación de las corrientes del pensamiento historiográfico que le llegan del exterior y que la relacionan de un país a otro. Esos elementos semejantes que encadena la producción historiográfica que se ha venido haciendo en los países latinoamericanos no significa que se pase por alto las particularidades de la producción historiográfica de cada lugar. Visto desde esta perspectiva global pueden detectarse incluso etapas y presupuestos teórico metodológicos comunes en la historiografía latinoamericana que se corresponden con los procesos históricos concretos vividos en este hemisferio.
****TENES MUCHA RAZON…TIENE QUE VER CON LOS TIEMPOS Y CON LAS INFLUENCIAS…

Sus primeras expresiones historiográficas se pueden hallar en plena época colonial, cuando aparecieron de manera sincrónica en las diferentes colonias las incipientes manifestaciones de una historiografía criolla que expresaba sentimientos embrionarios de autoctonía, como hicieron Dorantes de Carranza y Juan Suárez de Peralta en Nueva España, Fuentes y Guzmán en Guatemala, Rodriguez Freyle en Nueva Granada o Ruy Díaz de Guzmán en el Río de la Plata.
****YO DIRIA QUE HASTA PODEMOS TRABAJAR INFIRIENDO SOBRE CRONISTAS DEL SIGLO XVI, ES RIQUISIMO EL MATERIAL.

Posteriormente, ya en el siglo XVIII, aparecen en todas las colonias iberoamericanas obras escritas por criollos que, con orgullo de su condición, intentaron encontrar en el pasado indígena y en el exhuberante entorno americano los elementos distintivos que los separaban de los españoles y afirmaban la naciente identidad común (hoy diríamos latinoamericana).
*****SI, PERO EN ARGENTINA CON LA GENERACION DEL ’80 NO ES TAL…. CREO QUE AHI ES DONDE SE DA EL GRAN CORTE QUE AHORA ESTAMOS TRATANDO DE RESCATAR. SARMIENTO, ALBERTI….

Ejemplos son los de Clavijero y Alegre en Nueva España, Juan Velasco en Quito o Juan Ignacio Molina en Chile, por sólo citar los más relevantes. Lo mismo vale para el periodo de la emancipación y de ahí a la actualidad donde es posible distinguir, al margen de las particularidades nacionales, grandes
corrientes de pensamiento historiográfico latinoamericano, con sus propias características y presupuestos y que, inevitablemente ligadas con las grandes líneas de la producción historiográfica universal, asume sus propios elementos distintivos y aportaciones que marcan su autoctonía.
*****SENNALO LO ANTERIOR

CREO QUE ESTE TEMA DA PARA UNA GRAN DISCUSION Y PARA INICIAR INVESTIGACIONES DESDE ESTA PERSPECTIVA TAN INTERESANTE.
Sergio Guerra
Universidad de la Habana

MUCHAS GRACIAS.
ESTELA SALLES.
UNIVERSIDAD DE LUJAN- BUENOS AIRES-ARGENTINA

Sesión del 13 de julio de 2000 (18:00 horas)

Seminario: «Nuevas vertientes metodológicas e historiográficas en la investigación de la Edad Media en los EEUU, España y el resto de Europa»
Informa: Teófilo F. Ruiz (University of California, Los Ángeles)

En las últimas dos décadas del siglo XX, la investigación y la enseñaza de la historia medieval en los EEUU ha experimentado una transformación radical. Estos cambios se han registrado en toda una serie de diferentes fases de maneras de investigar, metodologia, tradicciones historiográficas, nuevas direcciones en la temática, las areas geográficas estudiadas, y el contenido ideológico.

Mi presentación sumariza estas diferentes corrientes historiográficas en los EEUU, los cambios que han occurido en los últimos veinte o veinticinco años, asi mismo como intentar predecir llas posibilidades de desarrollo de la historia medieval en las primeras décadas del siglo XXI.Un componente importante de esta breve presentación es discutir con cierto detalle la evolución del estudio y enseñanza de la histori de la España medieval en los EEUU, desde su marginalización dentro del campo a su reciente promoción como uno de los temas de mas interés al presente

Sres HaD

Aprovechando la oportunidad que nos brindan de consultar a los investigadores y expositores de vuestro proyecto, deseo hacer llegar esta breve consulta destinada al Prof. Teófilo Ruiz, quién dictará el seminario: «Nuevas vertientes metodológicas e historiográficas en la investigación de la Edad Media en los EEUU, Españay el resto de Europa».

Mi obsesión radica en que me encuentro en el extremo sur de América, Cudad de Río Gallegos, Argentina. Trabajo en la Universidad Nacional de la Patagonia Austral y soy Profesor Adjunto de Historia Medieval en el Profesorado; y, como expresaba, mi dificultad mayor es poder estar actualizado con la bibliogtrafía respecto a los últimos avances y tendencias en la investigación «Medieval»; ni hablar de «investigar». La consulta concreta apunta a que me pueda recomendar 2 o tres libros, en castellano de ser posible, que resuman esas tendencias y los nuevos avances registrados en la investigación medieval, como así también si existe alguna publicación periódica a la que se pueda suscribir desde la Biblioteca universitaria. Gracias

Daniel Jaremchuk

Sesión del 13 de julio de 2000 (19:30 horas)

Seminario: «Siguiendo el Camino de Santiago en Los Angeles»
Informa: John Dagenais (University of California, Los Ángeles)

¿Cómo presentar la «literatura medieval española» (así se llama el curso en el catálogo de estudios) a estudiantes norteamericanos que no logran ubicar bien ni España ni la Edad Media? ¿Cómo presentar los textos de la edad media peninsular sin caer en anacrónicas ideas de nación y géneros de textos? Claro que no hubo «literatura medieval española,» pero entrar en los problemas que surgen a raiz de este hecho, discutir el mismo título del curso, ya es mucho para estudiantes de tercer año de estudio del idioma
nacional moderno. No quieren complicaciones.

El Camino de Santiago ofrece una solución muy útil a estos problemas. Desde hace un decenio presento la «literatura medieval española,» no como una serie de textos organizados cronológica or
genéricamente sino como una serie de encuentros a lo largo del camino francés en el año 1300. Así, en Roncesvalles leemos el «Cantar de Roncesvalles, en San Millán, los «Milagros» de Berco, en Burgos (y
Carrión), el «Poema de mío Cid,» en Vigo (si llegamos tan lejos) a Martim Codax, encontrando los textos medievales como los habrían encontrado los peregrinos del año 1300: vinculados a un lugar específico (y pequeño) y no a abstracciones como «literatura,» «idioma,» «nación.» La tecnología del WWW facilita mucho este propósito y mi ponencia presentará los elementos del curso que tengo montados en el Web, incluyendo páginas hechas por los estudiantes mismos como parte de su trabajo en el curso.

También presentaré un nuevo proyecto para ampliar los elementos «virtuales» del curso, contruyendo un modelo digital de la Catedral de Santiago de Compostela que servirá como meta virtual de los peregrinos que viajan por las sendas del Internet.

Sesión del 9 de octubre de 2000 (20:00 horas)

Seminario: «La obra de Sergio Bagu, un aporte imprescindible a la historiografía y al conjunto de las ciencias sociales en America Latina»

Informa: Norma de los Ríos (Universidad Nacional Autónoma de México)

RESUMEN

1.- La perspectiva de análisis. Los principales ejes epistemológicos en la obra de Sergio Bagu.

2.- El genero biografico. Los anos de juventud
a) Su militancia socialista y universitaria.
b) Su iniciación periodística.
c) Sus reflexiones biográficas «Vida y obra de José Ingenieros»,(1936) Mariano Moreno y Anibal Ponce

3.-El enfoque estructural
a) Primeras incursiones en la historia social argentina, el tema de las clases medias.
b) Los años de investigación.
c) La innovacion metodológica y conceptual en «Economía de la Sociedad Colonial ensayo de historia comparada de America Latina»(1949) y Estructura Social de la Colonia»(1952).

4.-La síntesis conceptual balance.
a) Su experiencia en N.U.
b) Regreso a Argentina caída de Perón, la renovación universitaria, la Escuela de Temporada.
c) Los profesores renunciantes del 66. Estancia en Venezuela.
d) La síntesis de sus investigaciones y experiencias docentes»Tiempo, realidad social y conocimiento» (1970) Proyección de su obra en A.L.

5.- La permanente renovación teórica, metodológica y temática.
a) La experiencia chilena en FLACSO 81971-1973)
b) Llegada a México CELA de la F.C.P.yS. UNAM.
c) Dos obras capitales de esta etapa «La idea de Dios en la sociedad de los hombres» (1989) y «Catástrofe Política y Teoría Social» (1997),

Sr.Director Carlos Barros

Entendiendo por vuestro e-mail que el 9 de octubre se realizará una jornada o seminario en donde se realizarán importantes aportes histriográficos sobre Latinoamérica, me gustaría saber si por esta misma vía se puede conseguir una bibliografía sobre autores hispanoamericanos que escribieron historia o ensayos referidos a la América española, durante y después de la independencia hasta nuestros días. Como profesor de historia, y hasta ahora, investigador de historia regional, proyectamos con otros colegas realizar un estudio de los múltiples posicionamientos latinoamericanistas que se dan por intermedio de dichas publicaciones. ¿Será posible con la ayuda de Uds.?.Datos personales Oscar Aramburu

Para el colega Oscar Aramburu respondo a su mensaje enviado al Dr Carlos Barros y le específico la naturaleza del seminario del día 9 de octubre El seminario en cuestión abordará específicamente la obra de Sergio Bagú desde una perspectiva historiográfica y, por ende, enmmarcándola en las diferentes corrientes de pensamiento histórico en las cuales dicha obra puede situarse a través de las diversas etapas de la producción de Bagú. Se trata de un trabajo de análisis historiográfico centrado en las principales aportaciones del autor a la historia y a las ciencias sociales en general. En cuanto a su pregunta que por cierto abarca si bien entiendo desde la época colonial hasta la actualidad , es evidente que hay y ha habido colegas españoles que se ocupan de los estudios latinoamericanos asi como departamentos en las Universidades españolas y en otras instituciones de educación superior que se especializan en varios temas latinoamericanos Por el momento no tengo acceso a una base de datos de tal magnitud como para responder a su inquietud, sin embargo trataré en breve de indicarle como decimos en México ciertos tips. Por lo que toca a la historia regional, que especifico, no es mi tema, conozco varios autores y colegas mexicanos que se ocupan de ello, si les es útil puedo referirles a ellos.

Atentamente

Norma de Los Ríos.
Profesora titular. Historia y Estudios Latinoamericanos.
Facultad de Filosofía y Letras.
Universidad Nacional Autónoma de México.

Querido amigo

A pesar de no haber intervenido (hasta ahora) en los debates de la red, he estado atenta a las líneas de tensión que se entrecruzan en la labor común. Ahora me comunico contigo a titulo personal movida por el anuncio del próximo seminario sobre Sergio Bagú. Simplemente es un movimiento surgido a partir del afecto profundo y de los momentos compartidos con Sergio y su familia primero en Caracas, entre el 67 y el 69. Y luego, muy puntualmente, en dos momentos que marcan mi vida personal y la de otra mucha gente un encuentro en Buenos Aires, (donde yo estaba de visita) en septiembre del 73, recién llegado Sergio en el primer avión que desde Santiago llevó a Buenos Aires a quienes habían podido refugiarse en la embajada argentina. El segundo, en agosto de 1975 en México, cuando se estaba armando Flacso en México (y donde me encontraba de visita). En este último encuentro, además de la relación personal, se abrió un maravilloso intercambio a partir de la admiración que en mi había suscitado la publicación de Teoría, realidad social y conocimiento, y que yo había llevado (novata profesora) a mis alumnos de Teoría Social en la Universidad Central de Venezuela. Después, la terrible calidad de la comunicación entre México y Venezuela limitó nuestra correspondencia. La vida se cobró lo suyo, aunque siempre estuve más o menos informada de las vicisitudes que lo fueron afectando, hasta llegar a la muerte de Clarita, su esposa.

Perdona este mensaje tan cargado de emoción. Detrás de ella hay otro elemento más racional que me alienta saber que podemos no sólo reconocer a quienes fueron maestros de verdad, verdad, sino que podemos rescatar, hacer nuestra, y transmitir a las nuevas (y bárbaras) generaciones de jovencitos globales y sin memoria una obra que nos obliga a plantearnos los viejos interrogantes ¿quiénes somos y adónde vamos?

Un abrazo,

Susana Strozzi

Estimado amigo

Tampoco hasta el momento he intervenido en las líneas de debate. Me ha movilizado el Seminario que sobre Sergio Bagú se está realizando, es por el reconocimiento que le tengo a un gran maestro. Cordialmente,

Nidia R. Areces

Univesidad de Rosario

Me conmueve la carta de Susana Strozzi, no sé nada de Sergio Bagú, voy sabiendo a medida   que arreglo mis «problemas» de correo, pues  por razones técnicas no he podido leerlos desde el mes de enero del presente año  hasta primeros de septiembre, ahora si les estoy dedicando atención y  me llenan y tengo en mi cabeza toda la temática que nos llega gracias al tesón y la confianza de Carlos Barros. Que sepan los americanos, los latino americanos que amo a América sin haberla pisado, todavía tengo esperanzas de saber más del Obispo Cabañas pasando por Guadalajara y presenciar  un buen tango recordando al eterno Gardel en Caminito.. En fin soy un viejo profesor de Huelva enamorado de América Latina, sin conmemoraciones, apasionado por la Historia colonial y también la  que se desarrolla día a día , la inmediata, tan cruenta como aquí ¿cuándo dejaremos de matar en nombre de las ideologías? Combatamos la opresión  con la utopía y pongámosles base a la utopía con una educación liberadora, otra vez América Paulo Freire y amigos en Brasil, esa gran Patria que tiene  que despertar, como toda América, con la contribución de todas las etnias integrando mentalidades.  Estaré pendiente de lo digáis de Sergio Bagú Muchas gracias José Romero Delgado, desde Huelva, Andalucía España.

José Romero Delgado

Seminario 9/10 sobre la obra de Sergio Bagú.Queridos amigos de HaD: Va una respuesta colectiva a los mensajes de Susana Strozzi que escribe desde Venezuela, de Nidia Areces desde Rosario y José Romero Delgado desde Huelva:

Les agradezco muchísimo a todos sus mensajes que constituyen un aliento para la continuación de mi trabajo historiográfico sobre la obra de Sergio Bagú. Quiero destacar dos cosas: una, recogiendo los comentarios de Susana y de Nidia en el sentido del deber que tenemos todos y los latinoamericanos muy particularmente, de reconocer la labor de los grandes maestros que tuvimos y tenemos y de difundir y transmitir sus aportaciones a las jóvenes generaciones, sin duda muchas veces carentes de memoria como señalaba Susana, por razones varias, una de las cuales tiene que ver con esta moda historiográfica de un presente dilatado que enajena el pasado y pretende cancelar el futuro. La otra y agradeciendo al colega José Romero esa pasión por Latinoamérica que compartimos, tiene que ver con una urgente labor de rescate del patrimonio historiográfico de nuestras sociedades y muy particularmente cuando se trata de autores y obras que no han olvidado la función ética y social de la Historia y de las Ciencias Sociales en general, una labor de rescate y renovación que, dicho sea de paso, es una de las grandes virtudes del proyecto de trabajo que se propone el Seminario de Historia a Debate y de los esfuerzos permanentes que realiza Carlos Barros en esta dirección, manteniendo un contacto y extendiendo una red que permite una comunicación inapreciable entre colegas. Aprovecho esta ocasión para agradecer a Carlos y a Israel no sólo el recibimiento generoso que me otorgaron, sino el trabajo cotidiano sin el cual todos nosotros no tendríamos la oportunidad de leernos ni intercambiar nuestras opiniones, nuestras inquietudes y compartir nuestros trabajos. Por último ni que decir a todos los colegas que conocen la obra de Don Sergio Bagú, que toda comunicación, aportación, crítica, sugerencia o comentario me seria de grandísima utilidad.

 

Norma de Los Ríos Méndez
Universidad Nacional Autónoma de México.
Facultad de Filosofía y Letras.